Le syndrome de morton
L’affection touche le nerf plantaire qui traversant le pied, se divise en nerfs périphériques, puis, parvient ainsi dans les espaces interdigitaux. A certains endroits, sa zone de passage peut se retrouver réduite sous l’effet de contraintes mécaniques. La souffrance neurologique de cette compression se manifeste par de vives douleurs.
SYMPTÔMES
La personne peut avoir la sensation désagréable d’avoir un caillou dans une chaussure ou des coups d’aiguille contre la peau du pied ou encore des décharges électriques sous les orteils, ou plus encore des brûlures touchant une partie de l’avant pied. Parfois elle a l’impression de perdre la sensibilité de ses orteils et d’autres fois elle ressent des fourmillements sous le pied.
Les douleurs peuvent survenir dès le matin et s’estomper avec la marche ou au contraire être plus intenses en fin de journée, avec une recrudescence la nuit. Leurs apparitions sont souvent imprévisibles. Elles irradient un ou deux orteils, parfois la jambe entière. Elles provoquent souvent des troubles de la marche. La personne se met à marcher sur le bord interne du pied, parfois le bord externe et d’autre fois sur le talon.
L’irritation du nerf plantaire peut se faire ressentir entre tous les orteils, mais elle apparaît le plus souvent entre le 3ème et le 4ème orteil. A cet endroit, des branches du nerf plantaire se rapprochent et peuvent se rejoindre.
L’ affection neurologique est souvent bilatérale.
ÉVOLUTION
Suite à l’épaississement du nerf, un tissu fibreux se forme, adhère à la bourse séreuse ou à la capsule articulaire et crée progressivement une tumeur nerveuse, appelée névrome de Morton.
EXAMEN CLINIQUE
L’examen clinique comporte différents tests:
- le signe de la sonnette, positif si la douleur se fait ressentir à la pression des espaces interdigitaux
- Le signe de Lasègue rapporté aux orteils, positif si la douleur est réveillée par la flexion d’un des orteils aux abords de l’espace concerné.
- Le signe de Mulder, positif si la sensation douloureuse réapparaît en pressant transversalement l’avant du pied. Les métatarsiens se rapprochant, compriment le nerf déjà à l’étroit dans son canal.
- Un bilan sensitif permettra de vérifier le perte de sensibilité des orteils aux abords de l’espace concerné (hypoesthésie)
D’autres examens radiologiques peuvent être fait pour confirmer le diagnostic et connaître le stade de la maladie.
La radiographie du pied n’est pas parlante. Parfois, elle montre un gonflement ou une déviation d’orteil.
L’échographie, n’est pas totalement fiable pour reconnaître la présence d’un névrome.
La scintigraphie peut être utile si on soupçonne une inflammation.
Le scanner, quant à lui, permet de bien localiser le névrome.
L’IRM est toutefois, l’examen le plus révélateur car il apporte une image nette.
LES CAUSES
Elles ne sont pas clairement établis, Étranglé dans l’étroitesse du passage délimité par des métatarsiens et les ligaments, le nerf gonfle et a tendance à s’épaissir.
Ce qu’on constate, c’est que statistiquement la population la plus touchée est la gente féminine autour de la cinquantaine, qui la plupart du temps, porte des talons hauts.
Les lésions nerveuses du nerfs sont favorisées par des micro-traumatismes dus à des contraintes mécaniques qui s’accentuent avec l’âge.
Des facteurs favorisants sont listés, ainsi:
– le port de chaussures trop étroites,
- la pratique intensive d’ un sport,
- un trouble statique (pied plat, pieds creux, hallus-valgus, …)
- un excès de poids
La souffrance du nerf plantaire peut être aussi due à l’inflammation et l’hypertrophie d’une bourse séreuse servant à la lubrification des articulations. Cette pathologie s’appelle une bursite. Elle est reconnaissable à la palpation entre les espaces intercapito-métatarsiens par la présence d’une masse kystique, visible parfois car elle peut soulever la peau du dessus du pied. D’autres fois, la bursite se loge dans le canal qu’emprunte le nerf plantaire, provoquant le syndrome de Morton.
TRAITEMENTS
Il s’agit avant tout de décomprimer le nerf plantaire. Pour ce faire, il convient de choisir des chaussures plus larges à l’avant du pied et de consulter un orthésiste qui réalisera des orthèses plantaires. Celles-ci corrigeront les défauts statiques et élargiront l’espace interdigital concerné.
En cas d’échec, un traitement chirurgical pourra être proposé.
Des infiltration locales de corticoïdes pourront aussi soulager les douleurs, dont les crises peuvent être extrêmement violentes.