Gonalgies
Le genou est une structure anatomique composée de deux articulations :
- L’articulation fémoro-tibiale qui relie le fémur au tibia
- L’articulation fémoro-patellaire qui joint le fémur à la rotule (ou patella)
Le genou peut être l’objet de différentes affections qui se manifestent par des douleurs (appelées gonalgies). Ces douleurs renseignent en général le type d’affection.
Si elles se manifestent lors de mouvements notamment la marche, la montée et la descente d’escaliers, il faut leur rechercher une cause mécanique.
Si par contre, elles surviennent la nuit, la recherche s’oriente alors vers une pathologie inflammatoire.
Toutefois, les douleurs peuvent se réveiller autant lors de mouvement qu’en période de repos.
C’est pourquoi d’autres examens sont nécessaires comme une radiologie du genou, une analyse de sang, une biopsie du liquide intra-auriculaire (synovie), une arthroscopie (introduction d’un tube optique dans l’articulation), …
GONALGIE INFLAMMATOIRE
L’inflammation est l’ensemble des mécanismes réactionnels qu’emploie l’organisme pour se défendre des substances qui lui son étrangère. Ses signes cliniques sont la rougeur, la chaleur et l’augmentation de volume. Il s’agit d’une réponse positive. Mais si la réaction devient chronique, elle devient destructrice des tissus avoisinant sa localisation. Cette pathologie est diagnostiquée principalement par une accélération de la vitesse de sédimentation, que révèle l’examen biologique. L’atteinte articulaire entre dans les rhumatismes inflammatoires chroniques : une des arthrites comme la polyarthrite rhumatoïde ou une arthropathie métabolique comme la goutte ou le diabète.
Traitement Orthétique
Pour calmer les poussées inflammatoires, la cryothérapie est un remède qui a fait ses preuves. En effet, le froid anesthésie les nerfs sensitifs qui transmettent au cerveau le message de douleur. Par ailleurs, le froid limite la dilatation des vaisseaux sanguins et de fait atténue le gonflement du genou.
Enfin une genouillère compressive permettra d’évacuer plus rapidement les produits liquidiens de l’inflammation.
GONALGIE PSEUDO-INFLAMMATOIRE
Dans ce cas, tous les signes de l’inflammation, rougeur, chaleur et augmentation de volume sont aussi présents, mais la vitesse de sédimentation est normale. Plusieurs pathologies peuvent provoquer ses réactions notamment un épanchement de synovie (hydarthrose). D’autres examens médicaux aideront à l’établissement précis du diagnostic.
Traitement orthétique
Dans le cas d’un hydarthrose la genouillère compressive est conseillée pour éliminer le surplus de synovie.
GONALGIE MÉCANIQUE
L’examen clinique du genou permet de bien situer la zone lésée : soit elle est intra-auriculaire soit extra-articulaire, à savoir sur l’un des côtés du genou.
Le praticien recherchera une raideur ou une instabilité. Utilisant différents tests musculaires, articulaires, il contrôlera l’état et le fonctionnement de chacun des acteurs en jeu.
Affections articulaires
Parmi elles, on retrouve la plus fréquente : l’arthrose du genou ou gonarthrose. Elle touche surtout les personnes à partir de 50 ans et en particulier les femmes.
A l’anamnèse, le signe évocateur est la douleur lors de la montée ou la descente des escaliers. L’examen clinique met en évidence la raideur articulaire et l’examen radiologique laisse à observer des pincements articulaires, une usure des bords osseux (condensation), des trous (géodes), des formations osseuses saillantes (ostéophytes).
La gonarthrose peut avoir pour origine un traumatisme causé par à un accident. Elle peut être aussi la conséquence de micro-traumatismes résultant d’un défaut statique ou d’un trouble méniscal.
Traitement orthétique
La gonarthrose est souvent accompagnée d’épanchement de synovie. Les genouillères compressives sont évidemment recommandées.
En cas de gonarthrose sévère, une attèle articulée permet de limiter l’usure osseuse et de retrouver une certaine mobilité.
Bien d’autres arthropathies du genou existent : certaines sont neuronales (Tabès), d’autres atteignent le cartilage comme la chondromalacie (cartilage mou) ou la chondromatose (apparition de nodules cartilagineux qui ont tendance à s’ossifier entraînant des blocages et des instabilités).
Certaines malformations des os (dysplasies) du genou provoquent aussi des dérobements des membres inférieurs.
Suite à des traumatismes ou des microtraumatismes, les ménisques peuvent être aussi lésés.
Des bouts de ménisque s’étant détaché, bloquent la flexion ou l’extension, provoquent des épanchements de synovie et crée une grande instabilité. Une intervention chirurgicale est souvent nécessaire.
La maladie de König, plus rare, décrit une nécrose du condyle médial du tibia ou du condyle médial du fémur. Des fragments osseux se détachant, se mettent à migrer dans l’articulation et bloquent aussi son fonctionnement.
Traitement orthétique
En fonction des manifestations, des genouillères existent pour limiter les effets de ces pathologies invalidantes.
Affections extra-articulaires
Ces gonalgies concernent en général, les tendons des muscles mobilisant le genou. Ces tendinites se manifestent à la suite de surmenage et de troubles statiques. La plus courante est la tendinopathie des trois muscles de la patte d’oie (Gracile, Sartorius et semi-tendineux) dont l’insertion des tendons se trouvent sur la face postéro-interne du genou.
Une inflammation des bourses séreuses actrices dans la lubrification de l’articulation peut aussi survenir, en particulier la bursite du creux poplité.
Chez le coureur de fond, des douleurs peuvent apparaître dans la région latérale du genou. Cet endroit livre passage à la bandelette du muscle tenseur du Fascia Lata. Son rôle de fléchisseur et de rotateur externe du genou l’amène à passer d’avant en arrière, du condyle latéral du fémur. S’il existe une désaxation mécanique du genou ou de la cheville, ces passages répétés accentuent les frottements et crée une inflammation, appelé « syndrome de l’essuie-glace »
Traitement orthétique
Dans tous les cas il faudra trouver l’origine de cette inflammation. Un bilan podologique permettra d’identifier les troubles statiques en contrôlant les axes de la tête aux pieds, et en particulier, du bassin, des genoux et des chevilles. Puis il sera nécessaire de concevoir des orthèses plantaires pour réduire les tensions tendino-musculaires.
Mis à part le repos, une genouillère compressive permettra d’accélérer la guérison en facilitant la vascularisation des tissus lésés.
Dans certains cas, il faudra en choisir une qui possèdent un système pour maintenir la rotule dans son axe. Par le mouvement, certaines massent le ou les tendon(s) lésés par des inserts en silicone.
Enfin, chez des jeunes patients entre 9 ans et 15 ans, et à la suite d’activité sportive intense, des apophysites de croissance (excroissances osseuses) peuvent arriver. Ainsi :
– La maladie d’Osgood-Schlatter est une atteinte de la tubérosité tibiale antérieure. Elle est dû à une traction excessive du muscle quadriceps sur la tubérosité tibiale dans sa période d’ossification favorisée par des troubles statiques et des microtraumatismes.
– La maladie de Sinding Larsen-Sven Johansson est une atteinte de l’apex patellaire dû à une position haute de la rotule et dans un contexte de chutes et de microtraumatismes.
Traitement orthétique
En général, avec le repos et la réduction des activités, ces pathologies se guérissent naturellement.
Toutefois, pour la maladie d’Osgood-Schlatter, il existe des bracelets jambiers comportant un insert en silicone permettant de limiter les vibrations tendineuses tout en massant la zone inflammée et pour la maladie de Sinding Larsen-Sven Johansson, une genouillère compressive avec un système de maintien rotulien, aide à soulager la douleur.
La liste des gonalgies n’est pas exhaustive et des diagnostics différentiels sont possibles. Dans tous les cas il est indispensable de consulter son médecin. Au cas par cas, une solution orthétique pourra peut-être être proposée.